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L’intérêt des activités créatrices au cours d’un entretien familial

par

Dominique GUICHARD

 

Dans un précédent article, je soulignais l’intérêt de proposer une tâche à l’enfant au cours du premier entretien familial, tâche en rapport avec le problème tel qu’il est posé par la famille. Cela est facile à imaginer dans le cadre des problèmes d’apprentissage où ceux-ci peuvent être " mis en scène " à l’occasion d’épreuves d’évaluation de compétences scolaires ou intellectuelles. L’activation du processus qui en découle - car le processus est nécessairement activé lorsqu’un enfant doit lire, écrire ou compter en présence de ses parents, voire de ses frères et sœurs – permet de faire émerger l’imprévisible, comme dit AUSLOOS, c’est-à-dire permet à chacun de faire des liens entre les problèmes actuels et les sentiments et représentations de chaque membre de la famille. Ce qui se déroule alors dans le cadre de l’entretien peut faire émerger des connexions génératrices de changement dans le sens où elles donnent une dimension relationnelle au problème. Cela permet aussi à la famille de prendre conscience des relations qui se sont instaurées autour des difficultés scolaires de l’enfant puisqu’elles sont réactivées au cours de l’entretien . Cela permet enfin de pouvoir faciliter l’émergence de nouvelles relations en pointant les aspects dysfonctionnels de certaines interactions et les aspects positifs d’autres mésestimées par la famille ou n’accédant pas au niveau de la conscience du fait d’oblitérations répétitives au niveau transgénérationnel .

Cependant, lorsque les problèmes qui nous sont soumis ne concernent pas directement les capacités d’apprentissage ou leur mise en œuvre, il n’est pas évident de proposer à l’enfant une tâche dont personne ne verrait le lien avec le problème tel qu’il est posé, sinon de simplement rappeler que l’entretien se déroule dans le cadre scolaire. Alors, certaines médiations peuvent permettre d’activer le processus et permettre à la famille de comprendre sur un plan analogique la dimension relationnelle du problème souvent posé en des termes qui qualifient l’enfant et le figent dans un état plus ou moins pathologique.

Permettre aux enfants de jouer ou dessiner pendant l'entretien se révèle souvent d'une grande richesse sur le plan des interactions intrafamiliales et sur l'expression des modalités transférentielles du groupe ou tout du moins des attentes différenciées ou indifférenciées de ses membres. Différents aspects inconscients de la démarche familiale et parfois même le sens du problème posé peuvent se révéler à travers les dessins réalisés par ceux-ci ou à la faveur des mises en scènes de figurines présentes sur la table. Le sens de ce qui s'exprime peut être d'emblée lisible pour la famille elle même ou dans un second temps s'éclairer à la lumière de ce que peut en dire ou montrer le psychologue.

 Ainsi, ce que l'enfant ne peut exprimer par la parole en présence de ses parents est plus facilement exprimé en présence de la fratrie et tout particulièrement lorsqu'on leur donne la possibilité de parler dans leur langage, le langage de leur âge: le jeu chez le plus jeune enfant, le dessin par la suite. De véritables dialogues s'instaurent entre les enfants, dialogues codés dans l'expression symbolique du dessin et laissés, comme des paroles en l'air, à la perspicacité du psychologue, qui peut en lever prudemment le voile dans le temps qui s'ouvre d'une nouvelle mise en sens de leur démarche.

Si les petits enfants ne parlent pas comme des adultes, il faut mettre à leur disposition des outils qui leur permettent de parler leur langage d'enfant. Leur donner des feutres et du papier ou leur donner la possibilité de jouer n'est pas une manière de les occuper pendant que l'on parle entre adultes même en jetant de temps en temps un coup d'oeil averti sur ce qu'ils sont en train de faire. C'est leur donner toute leur place dans l'entretien. C'est leur donner la parole au niveau où ils peuvent la prendre. C'est souvent leur redonner la parole, même si demander directement à un enfant ce qu'il pense de ce qui vient d'être dit a un intérêt dans le recadrage de la place de l'enfant en tant que sujet, principalement lorsque quelqu'un parle, pense ou fait à sa place. Mais l'on sait, par expérience, qu'il aura du mal à s'exprimer en son nom propre à ce moment là. Pointer que l'on parle à sa place, même avec humour, montre bien à la famille que l'enfant est sujet de sa propre parole. Mais parallèlement, il peut s'avérer utile de permettre que la famille comprenne, à travers les productions symboliques de l'enfant, ce qu'il peut dire de cette manière et qui ne peut s'exprimer autrement.

 

ILLUSTRATION

 

Solène, 9 ans et demi, élève de CM1, m’est adressée par son instituteur parce qu’elle lui apparaît angoissée et il craint qu’elle soit isolée et marginalisée par son refus de partir en classe découvert

1er entretien avec la famille

(sont présents : le père, la mère, Solène et sa sœur Marine âgée de 7 ans et demi) 

PSY Qui a un problème ?

MERE C’est-à-dire, Solène a des angoisses qu’elle contrôle mal. (à Solène) Tu peux en parler.

SOLENE Non

PSY On peut demander à ta sœur ?

MARINE Marine, 7 ans et demi

SOLENE Elle, elle parle vite, c’est pareil à la cantine quand elle dit " présente "

MERE On a déjà consulté un psychologue, à 4 ans. En fait Solène, à 4 ans, ne voulait pas aller à l’école, elle vomissait, elle pleurait, elle hurlait, je la traînais à l’école. J’étais connue dans toute l’école.

PSY Tu n’aimais pas cette école ?

SOLENE La maîtresse n’était pas très très sympa. Elle forçait à faire des choses.

MERE Elles sont plus dans la même école.

PSY Elle faisait faire quoi ?

SOLENE De l’escalade. Elle me faisait mal aux oreilles en plus, parce qu’elle criait, criait.

MERE La dame de service lui avait caché son ninin. Solène avait dit qu’on l’avait abandonnée.

SOLENE Non

PSY Depuis le changement d’école, il n’y a plus de problème ?

SOLENE Non .. Si

PSY Quel problème ?

MERE Tu peux dire s’il y a un problème à l’école.

SOLENE Non, j’en ai pas .. Si, avec mes copines. J’en ai une qui est un peu bizarre.

MARINE Ah oui !

SOLENE Plus grande que moi. Elle me force à faire des choses.

PSY Quoi ?

SOLENE A jouer à des jeux que j’aime pas du tout

PSY Quel genre ?

SOLENE Genre des monstres et tout ça. Elle imite les dessins animés. Je crois que son frère les regarde le matin et qu’elle en rêve un peu. Son frère la force. Elle aime beaucoup la télé.

PSY Toi, tu n’aimes pas ça ?

SOLENE Si, mais la regarder de temps en temps, sinon on s’ennuierait un peu.

PSY C’est pas une copine alors ?

SOLENE Elle est assez gentille, mais un peu bébête.

PERE Oh !

SOLENE J’ai une autre copine, vraiment copine.

MERE Nouvelle.

PSY C’est un problème de copines ?

MERE Solène pense que personne ne l’aime.

SOLENE Non. Tu as pas dit pour moi que tu parlerais, mais que pour toi tu parlerais.

Maman parle pour elle, moi je parle pour moi.

MERE Je suis d’accord. Mais faut que tu dises ce que tu as à dire.

PSY Quel est le problème ?

SOLENE

MERE … ça serait bien que tu en parles.

SOLENE C’est toi qui le dis.

PSY C’est Maman qui le dit ?

MARINE Ben alors, faut savoir. Je me bouche les oreilles.

SOLENE Je suis allergique à un mot.

MERE C’est " voyage ". Il y a un voyage au mois de mai. Elle ne veut pas y aller. Elle pleure tous les soirs. Comme toutes les activités de la classe tournent autour du voyage, c’est tous les soirs. Solène ne veut plus en entendre parler.. Comme il y a des décisions à prendre, y aller ou pas.

SOLENE C’est pas la peine de se moquer de moi, parce que tu dis que tout le monde aime bien ça.

PSY Donc c’est pour ce problème de voyage ?

MERE Et ce qui vient de se passer pour les vacances. Elle doit aller chez sa tante pendant les vacances de Pâques.

PERE Toussaint.

MERE Qu’elle préférait mourir avant. Question de lieu. Elles ne veulent pas aller dans cette maison de campagne.

MARINE Que l’été.

MERE Avec nous.

MERE C’est souvent Solène. Dès que tu dois aller à l’extérieur, c’est des drames.

PERE Pas des drames, mais tu en rajoutes un peu.

MERE C’est difficile pour nous de démêler les choses.

PSY Est-ce que ce voyage est obligatoire ?

SOLENE Non

MERE Il n’y a que 3 enfants qui n’y vont pas. Là, faut donner une réponse. Je réserve la réponse.

PSY Que vont faire les enfants qui n’y vont pas ?

SOLENE Aller chez leur oncle ou leur tante.

PSY Combien de temps dure ce voyage ?

SOLENE 4 jours.

PSY Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ce voyage ?

SOLENE Tout.

MERE Tu avais peur de tomber des falaises.

SOLENE Le train. Si, j’avais peur et toi (Marine) tu te moques de moi.

MERE Solène se pose toutes sortes de questions. Qu’elle rentrera un jour de l’école toute seule et qu’on pourra l’enlever.

SOLENE Et j’ai peur que vous divorciez.

MERE Ma sœur vient de se séparer. Ca a été un drame dans la famille.

PSY Sœur ?

PERE Du côté ombilical des grands-parents.

MERE On a des parents très affectifs.

PERE Moi, j’ai pu mes parents, ils sont décédés.

MERE Les autres habitent tous dans la même rue, 4 frères et sœurs. Je suis la seule un peu loin.

Celle qui s’est séparée , elle a déménagé. On est allés voir son appartement.

SOLENE Ca fait bizarre. On dirait qu’ils sont pas si divorcés que ça, parce qu’ils se parlent encore.

MARINE Ils sont que séparés.

PSY Quelle différence ?

SOLENE C’est pareil.

MARINE Séparés, on peut revenir. Divorcés, on peut pas revenir.

PSY Tu as à craindre que tes parents se séparent ?

MERE On leur a dit qu’on se sent bien ensemble et qu’on a pas de raison de se séparer. Mais ils ne voyaient pas de raison en voyant mon frère et ma sœur.

(lapsus)

Ca prend des proportions. Elle se laisse complètement envahir par l’affectif.

PSY Qui vous a dit ça ?

MERE Le pédopsychiatre, elle avait 4 ans. Elle a aussi beaucoup souffert de la naissance de sa sœur.

MARINE Pourquoi ?

MERE Parce qu’elle était toute seule.

PERE Comme l’accoudoir.

SOLENE Oui, mais on s’entend bien.

PERE Elles se crêpent le chignon.

MERE Qu’est-ce que ça peut faire qu’une seule reste avec nous ou pas ?

Moi j’aimerais bien qu’elles fassent des choses différentes.

(Les deux filles se mettent à dessiner)

PSY Que vous a dit votre sœur par rapport à Solène ?

MERE Par rapport à ses angoisses … On en a beaucoup discuté. Elle m’a dit que je reproduisais un peu ce que ma mère nous avait fait vivre. Que ce serait très bien de prendre du recul, moi par rapport à elle (Solène) parce que j’ai tendance à faire les choses à sa place et que Stef (diminutif du prénom de son mari) était un peu pessimiste, qu’il fallait qu’on se fasse un peu aider. Par contre on a pas du tout lié sa séparation aux angoisses. J’ai aussi une grand-mère suivie par un psychiatre pour une maladie obsessionnelle. J’ai vécu avec elle jusqu’à 16 ans.

PSY Quel est le métier de votre sœur ?

MERE Institutrice. Elle vous connaît.

PSY C’est un roman !

PERE Nous, on allait dans les bois, faire des courses, à l’école tout seuls. On avait pas peur.

C’est vrai , ma sœur a eu des peurs, elle a été suivie par une psychologue, une sorcière de l’époque.

MERE Moi aussi j’ai vu un psychologue, à 6 ans, une amie de mes parents. Ils m’ont emmenée discuter avec elle parce que j’étais moche, bête. Je l’adorais. Je l’ai vue plusieurs années de suite. Je suis allée la voir de moi-même à 14 ans. Mes frères et sœurs étaient des premiers de la classe. Je lui ai dit tout ce que je ne pouvais pas dire à mes parents. Je l’adorais. Quelqu’un de qui je garde un souvenir extraordinaire. Je suis la plus jeune. On peut reproduire ces choses là.

PSY Cette psychologue était une amie de la famille ?

MERE Lui, était médecin, le médecin de la famille, c’était sa femme. Elle avait fait des cours de psycho, mais n’avait pas le diplôme. Je pleurais le soir, parce que mes frères et sœurs ne m’aimaient pas. J’étais moche. Je suis allée chez elle. Elle m’a fait dessiner ma famille. Ma mère énorme et mon père un tout petit point , parce que pas souvent là.

PSY Qu’est-ce que vous attendez de moi ?

MERE Tout le monde m’a dit : faut consulter. La tante de la campagne…

PERE Ta belle sœur.

MERE Ma sœur. Mes parents dans une moindre mesure. Ca fait peur les psychologues.

PERE C’est une famille catholique. Ils avaient les curés.

MERE Ma mère, quand elle est angoissée, elle va voir le curé 3 fois dans la journée. Ce que je veux savoir, c’est où je peux lâcher du lest ou pas.

SOLENE Moi j’aurais voulu un grand frère.

MERE Un peu tard !

SOLENE Pourquoi vous avez pas fait un grand frère ?

MARINE Vous le saviez pas si vous alliez faire un garçon ou une fille.

MERE Je suis contente d’avoir eu des filles. Parce que j’adore ma sœur et je voulais que vous partagiez vos petits secrets.

PSY Vous adorez votre sœur.

MERE Oui.

PSY C’est votre sœur qui vous a suggéré de venir me voir.

MERE Oui. Pour mes parents, ma sœur est le pilier, le modèle. Quelque chose s’est écroulé. Mais je serais tout de même allée voir quelqu’un. Mais je voulais quelqu’un en qui j’aurais entière confiance. Elle a une totale confiance en vous.

 

Dessin de Marine au cours de l'entretien

 

Marine a probablement dessiné la mère (plus grande) qui entraîne 3 enfants quelque part (" aller "). On peut comprendre (la famille le comprendra d’elle même à une séance ultérieure) que Marine représente le processus suivant : La mère entraîne (c’est la seule qui a des pieds) Solène, Marine et leur père représenté comme un enfant (même le dernier des enfants) chez le psychologue.

Cela correspond bien au contenu de l’entretien où progressivement les problèmes de Solène apparaissent comme un prétexte pour permettre à la mère de parler d’elle et de sa famille et que se joue quelque chose du roman familial dans une répétition transgénérationnelle dans laquelle vient s’inscrire Solène et ses symptômes.Le père a un rôle très périphérique dans cette histoire. Il n’a pas son mot à dire. Il suit le mouvement, acceptant l’incongruité hiérarchique.

2ème entretien avec la famille

A la séance suivante, le père tente de faire valoir son point de vue :

MERE Est-ce que vous pensez que les parents sont troublés d'avoir à prendre des décisions ?

PSY Par exemple ?

MERE On peut toujours prendre des décisions et les imposer.

PERE Elever un gamin, c'est aussi le dresser.

MERE C'est le point de vue de Stef. On est pas d'accord là dessus.

PERE Sinon tu fais jamais rien dans la vie.

MERE Si on force un enfant, ça peut avoir des effets néfastes. Des fois on peut faire des erreurs.

PERE C'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

MERE On est 4 filles, nous nous entendons assez bien. On rigole un peu. Je suis un peu la médiatrice entre les conflits. Je suis assez souple. C'est vrai qu'il y a une chose, je déteste les conflits.

PERE On ne peut pas toujours les éviter. SOLENE C'est quoi des conflits ?

MERE Des disputes.

SOLENE Ca vous arrive pas à vous. C'est pas très grave.

PERE Pas trop.

SOLENE J'espère qu'ils divorcent pas.. J'ai des copines malheureuses parcequ'elles ont des parents divorcés.

MERE Stef dit des bagarres, pas des disputes.

PSY (aux parents) Des fois vous vous disputez ?

PERE Entre qui et qui ?

SOLENE Pas trop souvent, on s'entend bien.

MERE Entre nous des fois ça monte un peu. Une fois on a pas réalisé. On était pas du tout d'accord sur des problèmes scolaires, elle (Solène) avait raté des contrôles. Je pensais que c'était pas grave, Stef pensait que c'était très grave.

Dessin de Solène au cours de l'entretien

SOLENE J'ai mis un truc pour protéger des mouches sur l'œil.

PERE C'est des œillères. C'est pour ne pas regarder sur les côtés. Pour pas avoir peur.

MERE J'ai eu une discussions avec son instituteur. Ma peur…J'ai peur que si elle ne va pas en voyage, elle ait l'impression de décevoir les adultes, l'instituteur.

PERE J'aurais préféré qu'elle y aille.

MERE (à Stef) Ta réaction a été très brutale. Tu as dit : " tu empêches toute la classe de partir, tu nous fais chier ".

 

Commentaire

Cette fois ci, le processus a bifurqué. Le père ne se laisse pas entraîner là où sa femme veut l'emmener. Il affirme clairement son propre point de vue et recadre l'entretien autour du problème posé. Le dessin réalisé par Solène représente bien ce changement et vient équilibrer celui de sa sœur. Là c'est le père qui conduit. La fille, semble-t-il, paraît encore indécise (à la question: "où voulez-vous aller", elle répond au cocher: "au bord de la mer". Chacun aura compris). Dans la réalité il posera la Loi en tant que père.

Comme l’écrit Cloé MADANES :  Un système d’interaction se construit autour d’un symptôme et devient une analogie du conflit conjugal que le couple ne parvient pas à résoudre. Autrement dit, le symptôme (ici de Solène) lui-même est une métaphore (je ne peux pas te quitter) et la façon dont le couple traite le symptôme est un système métaphorique d’autres types d’interactions dans divers secteurs de leur vie. L’interaction autour du symptôme permet à chacun de connaître sa place et la place de l’autre dans la relation sur certains points sans avoir à en discuter explicitement au risque de mettre leur couple en péril.

C’est bien ce " jeu métaphorique " qu’a perçu Solène lorsqu’elle parle de la peur que ses parents divorcent et que représente Marine symboliquement dans son dessin dans une sorte de métacommunication muette qui reste à décoder. Facile à décoder pour le psychologue, mais dans ce cas sans intérêt car stérile ; difficile à décoder pour la famille et surtout le couple parental, mais porteur d’un espoir de changement. Le dessin réalisé par Marine et surtout ceux qui vont suivre (celui de Solène en particulier) vont le permettre et démontrer la pertinence de cette médiation dans l’entretien familial. Le problème se résoudra dès lors que l’on supprimera l’incongruité hiérarchique. Le processus sera d’autant plus efficace qu’il sera ludique et lié au symptôme.

Conclusion 

Je conclurai en citant Cloé MADANES :

" Le comportement perturbateur d’un enfant est utile à ses parents car il fait surgir un système d’interaction analogue à un autre existant déjà dans la famille. ..Le problème du thérapeute est d’amener l’enfant à renoncer à un comportement perturbé qui aide ses parents, et les parents à abandonner un système d’interaction qui a une fonction utile mais inadéquate pour la famille. "

Donner aux enfants la possibilité d’une expression créatrice au cours des entretiens familiaux facilite ce travail en permettant une métacommunication qui serait très difficile au niveau de la parole et très dangereuse si elle se limitait à des interprétations la plupart du temps irrecevables pour la famille car, comme le dit si bien AUSLOOS " L’information pertinente est celle qui vient d’un système pour y retourner " et " Un système ne peut se poser que des problèmes qu’il est capable de résoudre ".

Bibliographie

 

Ausloos G., La compétence des familles, 1995, Ramonville Saint-Agne, Erès

Guichard D., " Le bilan psychologique en présence des parents " (non publié)

Guichard D., " Méthodologie spécifique de l'entretien familial dans le cadre scolaire ", in Psychologie et Education, n°31, 1997, pp91-104

Madanes C., Stratégies en thérapie familiale, 1981, Paris, ESF, 1991